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Lait « Les sanctions de la sécheresse sont immédiates »

© C. Faimali/GFA

La Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL) demande le soutien des acteurs économiques de la filière face aux effets de la sécheresse. En cette rentrée, le syndicat dénonce également « un prix du lait loin de l’esprit des États-généraux de l’alimentation ».

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« Dans l’environnement économique des producteurs, que ce soit au niveau des laiteries ou des organisations professionnelles agricoles, la sécheresse ne semble pas émouvoir grand monde », s’agace Thierry Roquefeuil, président de la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL), lors de la conférence de rentrée du syndicat ce mardi 4 septembre 2018.

« Si les effets de la sécheresse ne se font pas encore ressentir sur la collecte, c’est parce que les éleveurs puisent dans leurs stocks de fourrages », poursuit-il. Pour s’assurer du soutien des acteurs de la filière laitière, le syndicat entend « recontacter les partenaires du pacte laitier signé en 2014, notamment les banques et les centres de gestion, en y ajoutant les industriels laitiers ».

« Le business reprend le dessus »

Autre sujet brûlant : le prix du lait, « loin de l’esprit des États-généraux de l’alimentation, estime Thierry Roquefeuil. Le business reprend le dessus, et les discours ambiants prônant l’amélioration du pouvoir d’achat des ménages sont autant d’excuses pour ne pas faire avancer les choses ». Pour André Bonnard, secrétaire général du syndicat, « les transformateurs jouent leur embonpoint, mais certainement pas leur survie ».

Lactalis est notamment dans le viseur, accusé « de ne pas faire d’effort sur le prix du lait payé aux producteurs. La différence avec Sodiaal atteint 25 à 40 € selon les régions », relève André Bonnard. « Emmanuel Besnier avait promis de ne pas faire payer la contamination à la salmonelle [aux éleveurs]. On peut se poser la question de savoir si la promesse est bien tenue », s’interroge Thierry Roquefeuil.

Un accord coopératif pour le marché chinois ?

Concernant les difficultés des coopératives françaises avec l’industriel chinois Synutra, André Bonnard constate que « les sociétaires n’ont obtenu des informations que par voie de presse », et s’inquiète du sort des sociétaires de Sodiaal. « Depuis plus d’un an, beaucoup de questions se posent. Comme par le passé, le risque pour les éleveurs est de voir leur prix du lait baisser pour payer les erreurs. »

Pour autant, Thierry Roquefeuil estime « qu’on ne peut pas faire une croix sur le marché chinois. L’interprofession investit pour faire la promotion des produits français en Chine. Plutôt que de se mettre en concurrence, les coopératives auraient peut-être intérêt à nouer des accords pour investir ce marché. »

V. Gu.

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